Réduire la mortalité périnatale et la mortalité maternelle, tel est le but ambitieux du gouvernement qui lance le "plan périnatalité". Car en Europe, la France n'est pas dans le peloton de tête en matière de sécurité de l'accouchement. Le manque de personnel empêche de faire face à l'augmentation des grossesses à risque et des naissances prématurées. Revue de détails…
Deux ans après le "coup de gueule" des chefs de service des maternités publiques concernant la pénurie du personnel, «le plan périnatalité » du ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, vient d'être énoncé dans les grandes lignes. Doté de 270 millions d'euros, il propose de moderniser l'environnement de la grossesse et de la naissance sur 3 ans.
Baisser les risques pour la mère… et le bébé
Ces trente dernières années en France, la mortalité périnatale (c'est-à-dire le nombre de décès de bébé entre le 7e mois de grossesse et le 6e jour de vie) est passée de 35 à 6,5 décès pour 1 000 naissances ! D'ici 2008, l'objectif du "plan périnatalité" est de réduire encore ces chiffres de 15 %, pour descendre à 5,5 décès pour 1 000 naissances. La mortalité maternelle est, elle aussi, en ligne de mire même si elle a également baissé : on compte aujourd'hui 9 décès pour 100 000 accouchements alors qu'il y a 30 ans, ce chiffre s'élevait à 25 morts. Les experts pensent pouvoir passer à 5 décès pour 100 000 naissances, soit une diminution de 40 %.
Une meilleure prise en charge
Pour concrétiser ces objectifs, d'importants changements sont prévus… En premier lieu : moderniser l'environnement médical de la grossesse et de l'accouchement, notamment la prise en charge des mères et des nouveau-nés. Ce premier volet se précise en quatre points :
La mise aux normes des maternités tant en équipement qu'en personnel. 130 millions d'euros doivent être versés pour recruter près de 480 sages-femmes, 370 praticiens hospitaliers et 1 300 infirmiers. Il faut en effet faire face à l'augmentation des naissances multiples et prématurées, liées notamment aux progrès de l'assistance médicale à la procréation ;
L'amélioration de l'organisation des transports des mères et des nouveau-nés qui passe entre autres par l'augmentation du nombre d'ambulances ;
La modernisation des services de réanimation pédiatrique ;
La couverture de tout le territoire en réseaux de périnatalité.
Accompagner les futures mamans
En second lieu, le plan prévoit une amélioration de l'environnement psychologique et social des parents et de l'enfant. Cinq axes sont ainsi envisagés :
L'accompagnement des parents par la création d'un entretien individuel au 4e mois de grossesse. Il s'ajoutera aux sept examens prénataux d'ores et déjà obligatoires ainsi qu'aux séances collectives de préparation à l'accouchement ;
L'amélioration des conditions d'intervention des psychologues en maternité ;
Une expérimentation plus importante des "maisons de naissance" hors du cadre hospitalier, permettant aux femmes d'accoucher dans un environnement moins médicalisé ;
Une meilleure prise en charge des femmes et des couples précaires, en particulier des femmes étrangères résidant en France depuis moins de trois mois.
En outre, le plan prévoit l'accompagnement spécifique des femmes enceintes et des couples faisant face à un handicap ou une maladie invalidante et une meilleure prise en charge des nouveau-nés susceptibles de développer un handicap. Le congé maternité pourra être allongé pour les mères d'enfants très prématurés ou handicapés nécessitant des soins. Une mesure importante lorsqu'on sait que 15 000 enfants naissent avec un handicap chaque année dont 7 500 avec des déficiences sévères. La moitié de ces handicaps est d'origine périnatale (grande prématurité, accidents neurologiques…) l'autre d'origine génétique.
Des moyens encore insuffisants ?
Même si les professionnels de santé sont globalement satisfaits des points annoncés, ils restent sceptiques quant aux moyens prévus. Selon le syndicat national des gyneco-obstétriciens de France (Syngof), le budget paraît difficilement compatible avec les objectifs annoncés. Reste alors à espérer que la mise en place du plan périnatalité, prévue en 2005, tiendra toutes ses promesses. Pour les mamans et leurs bébés…
Deux ans après le "coup de gueule" des chefs de service des maternités publiques concernant la pénurie du personnel, «le plan périnatalité » du ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, vient d'être énoncé dans les grandes lignes. Doté de 270 millions d'euros, il propose de moderniser l'environnement de la grossesse et de la naissance sur 3 ans.
Baisser les risques pour la mère… et le bébé
Ces trente dernières années en France, la mortalité périnatale (c'est-à-dire le nombre de décès de bébé entre le 7e mois de grossesse et le 6e jour de vie) est passée de 35 à 6,5 décès pour 1 000 naissances ! D'ici 2008, l'objectif du "plan périnatalité" est de réduire encore ces chiffres de 15 %, pour descendre à 5,5 décès pour 1 000 naissances. La mortalité maternelle est, elle aussi, en ligne de mire même si elle a également baissé : on compte aujourd'hui 9 décès pour 100 000 accouchements alors qu'il y a 30 ans, ce chiffre s'élevait à 25 morts. Les experts pensent pouvoir passer à 5 décès pour 100 000 naissances, soit une diminution de 40 %.
Une meilleure prise en charge
Pour concrétiser ces objectifs, d'importants changements sont prévus… En premier lieu : moderniser l'environnement médical de la grossesse et de l'accouchement, notamment la prise en charge des mères et des nouveau-nés. Ce premier volet se précise en quatre points :
La mise aux normes des maternités tant en équipement qu'en personnel. 130 millions d'euros doivent être versés pour recruter près de 480 sages-femmes, 370 praticiens hospitaliers et 1 300 infirmiers. Il faut en effet faire face à l'augmentation des naissances multiples et prématurées, liées notamment aux progrès de l'assistance médicale à la procréation ;
L'amélioration de l'organisation des transports des mères et des nouveau-nés qui passe entre autres par l'augmentation du nombre d'ambulances ;
La modernisation des services de réanimation pédiatrique ;
La couverture de tout le territoire en réseaux de périnatalité.
Accompagner les futures mamans
En second lieu, le plan prévoit une amélioration de l'environnement psychologique et social des parents et de l'enfant. Cinq axes sont ainsi envisagés :
L'accompagnement des parents par la création d'un entretien individuel au 4e mois de grossesse. Il s'ajoutera aux sept examens prénataux d'ores et déjà obligatoires ainsi qu'aux séances collectives de préparation à l'accouchement ;
L'amélioration des conditions d'intervention des psychologues en maternité ;
Une expérimentation plus importante des "maisons de naissance" hors du cadre hospitalier, permettant aux femmes d'accoucher dans un environnement moins médicalisé ;
Une meilleure prise en charge des femmes et des couples précaires, en particulier des femmes étrangères résidant en France depuis moins de trois mois.
En outre, le plan prévoit l'accompagnement spécifique des femmes enceintes et des couples faisant face à un handicap ou une maladie invalidante et une meilleure prise en charge des nouveau-nés susceptibles de développer un handicap. Le congé maternité pourra être allongé pour les mères d'enfants très prématurés ou handicapés nécessitant des soins. Une mesure importante lorsqu'on sait que 15 000 enfants naissent avec un handicap chaque année dont 7 500 avec des déficiences sévères. La moitié de ces handicaps est d'origine périnatale (grande prématurité, accidents neurologiques…) l'autre d'origine génétique.
Des moyens encore insuffisants ?
Même si les professionnels de santé sont globalement satisfaits des points annoncés, ils restent sceptiques quant aux moyens prévus. Selon le syndicat national des gyneco-obstétriciens de France (Syngof), le budget paraît difficilement compatible avec les objectifs annoncés. Reste alors à espérer que la mise en place du plan périnatalité, prévue en 2005, tiendra toutes ses promesses. Pour les mamans et leurs bébés…